En conclusion...

Nous avons vu rapidement quelques aspects de la vie médiévale, particulièrement aux XIIIe-XIVe siècles. Plus près que nous ne l' imaginons généralement de certains côtés de notre vie actuelle, elle frappe par sa vitalité, son équilibre, la magnifique civilisation quelle a produite, incarnée en chefs-d' oeuvre, et la rare qualité humaine des grands hommes qu' elle a suscités et dans lesquels elle vénérait ses modèles, figures toujours séduisantes : un saint Géraud d'Aurillac (IXe siècle), un saint Louis, un saint Yves, un saint François d'Assise.
Elle se caractérise par une dépendance étroite des conditions physiques et par une imprégnation religieuse, qui n' est pas forcément associée au cléricalisme et donne à l' âme une singulière liberté vis-à-vis d' un monde transitoire qu' il lui appartient de dominer.
Socialement, la vie médiévale ne s' écoule pas au sein de castes closes, en une société rigide. Les promotions y sont fréquentes : individuelles, grâce à l'Eglise qui tire ses princes et ses chefs de toutes les extractions (tels sont, venus d' humbles milieux, un Suger, un Maurice de Sully, évêque de Paris et bâtisseur de Notre-Dame, un Robert de Sorbon), familiales, et en quelques générations, grâce à l' enrichissement par le négoce et l' acquisition de terres nobles, suivie de grandes charges et de belles alliances. Mais surtout, cette hiérarchie sociale n' a de valeur que provisoire. A la fin de l' existence terrestre, elle est destinée à être remplacée par un ordre absolument juste : celui de la sainteté, où chacun est appelé à fixer sa place soi-même par ses vertus et ses mérites, et où les derniers deviennent les premiers. Dès ici-bas, les deux hiérarchies interfèrent et le prestige du saint dépasse celui du puissant ou du riche, d' où tant de conversions totales. Car le moyen âge a mauvaise conscience lorsque sa conduite n' est pas d' accord avec sa foi.
Si le bonheur dépendait du confort, nous pourrions croire que nos pères étaient moins heureux que nous ; s' il dépend de notre attitude en face de la vie, nous pouvons penser que cet âge de solides convictions religieuses a, malgré ses conditions difficiles - pauvreté fréquente, maladies, disettes, guerres - connu cette paix intime, cet équilibre intérieur voire cette joie ou cette sérénité qui naissent d' une acceptation réaliste de la condition humaine et de cet optimisme chrétien, jamais résigné au mal et au malheur et qui lutte indéfectiblement contre leurs multiples formes, assuré du secours de Dieu et de son triomphe, celui de la justice, de la paix et de l' amour, à cette fin des temps annoncée aux portails des cathédrales.

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Ere Moyenne

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Fond sonore: des oge mais
disponible sur l' album: la nef -montsegur, la tragédie cathare

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